Samedi 28 septembre 2019 (partie 1)
Ce matin la météo ne nous pousse pas à être optimiste. Nous optons donc pour une visite en intérieur et jetons notre dévolu sur le célèbre Palais des Doges. En ce début de cinquième journée nous allons devoir affronter la zone la plus touristique de Venise, la place Saint Marc, qu'inconsciemment nous repoussions depuis le début de notre séjour ! Afin d’éviter les files d’attente légendaires à l’entrée du Palais des Doges, nous partons de bonne heure de manière à être sur place avant l’ouverture du palais. Nous nous sommes trompés, il n'y a pas de queue. Nous ne croiserons dans le palais pas plus d'une dizaine de personnes et un groupe de chinois qui nous ont vite doublés.
En attendant l’ouverture du palais, quelque chose d’anormal apparaît dans ce décor de carte postale. Un immense paquebot de croisière surgit du canal qui longe la place et bouche l’horizon. Quel scandale; je suis vraiment attristée de voir cela.
En 2012, puis 2017, le gouvernement italien avait déjà dit qu'il interdisait l'accès des paquebots dans la lagune, même rengaine en juin 2019 suite à une catastrophe évitée de justesse. A ce jour, cette interdiction n'est toujours pas respectée. 
Un comité de défense de Venise "No Grandi Navi" (Non aux Grands Navires) oeuvre comme il peut pour faire interdire le passage dans la lagune de ces mastodontes des mers, dure bataille pour eux. Pourtant ces "villes flottantes" sont une réelle menace pour l'écosystème, pour la santé des vénitiens (pollution), pour le patrimoine de la ville,... . La bien triste réalité : la manne financière passe au-dessus de la survie de la ville et de ses habitants.
Le Palais des Doges (ou palais Ducal) n’est pas seulement la résidence du doge, ses appartements n’occupaient d’ailleurs qu’une faible partie du bâtiment. Les trois quarts du palais accueillaient les organes politiques et judiciaires de l’Etat. Les salles que nous visitons n’ont que peu de mobilier, mais leurs plafonds et leurs murs sont couverts d’un nombre impressionnant de toiles peintes par les plus grands maîtres de Venise.
Le Palais des Doges est surtout renommé pour une immense salle, la plus grande et la plus majestueuse du palais. Elle constitue, avec ses plus de 1 300 m2, l’une des plus vastes salles d’Europe. C’est ici que se tenaient les assemblées de la magistrature la plus importante de l’état vénitien : le Grand Conseil, sorte de parlement qui comptait plus de 2 500 membres au 16ème siècle. La pièce maîtresse de cette salle est l’immense toile réalisée par Le Tintoret et son atelier, intitulée Le Paradis. Cette toile colossale (7 m x 22 m), probablement la plus grande huile sur toile du monde, représente près de 500 personnages, portés par un saisissant mouvement, à l’heure de monter au ciel. Une lumière divine rayonne du centre du tableau et pleut sur le trône du doge, signant l’apothéose de la République.
Cour intérieur du Palais (la 2ème photo est prise de la Salle du Conseil).
Puis nous rentrons dans la basilique Saint-Marc (Basilica Cattedrale di San Marco), la plus importante et la plus belle de Venise. La visite est un enfer : queue pour y accéder, visite au pas de course selon un circuit balisé dont il est interdit de s’écarter, "chenille" obligatoire (collés les uns aux autres), interdiction de faire la moindre photo, … L’intérêt du monument est gâché par les conditions de sa visite. Heureusement, en se rendant au musée, on accède à une galerie en hauteur offrant un superbe point sur l’intérieur de la basilique. Cerise sur le gâteau, les gardiens y sont un peu moins stricts et il est possible de "voler" quelques photos.
Construite en 828, reconstruite après l'incendie qui ravagea le palais des Doges en 976, elle est, depuis 1807, la cathédrale du patriarche de Venise.
Son intérieur, dans un style byzantin, est entièrement recouvert de marbres précieux et d’exceptionnelles mosaïques sur fond d’or qui représentent des événements de toute l’histoire de la Chrétienté, une pure merveille. Elle renferme les restes de Saint-Marc l’évangéliste qui a donné son nom à la Basilique. L'atmosphère qui y règne nous transporte au cœur d'un passé mystérieux.
Construite en 828, reconstruite après l'incendie qui ravagea le palais des Doges en 976, elle est, depuis 1807, la cathédrale du patriarche de Venise.
Son intérieur, dans un style byzantin, est entièrement recouvert de marbres précieux et d’exceptionnelles mosaïques sur fond d’or qui représentent des événements de toute l’histoire de la Chrétienté, une pure merveille. Elle renferme les restes de Saint-Marc l’évangéliste qui a donné son nom à la Basilique. L'atmosphère qui y règne nous transporte au cœur d'un passé mystérieux.
Du haut de notre perchoir dans la basilique nous jetons un coup d’œil sur la place saint Marc et surprise : une mini acqua alta ! Nous sommes à marée haute et l’eau de la lagune prend petit à petit possession de la place en remontant par les bouches d’égout.
Avec ses deux espaces trapézoïdaux, la place saint Marc est l’une des plus célèbres places au monde. Le caractère unique de la place provient de la beauté des édifices qui la bordent. La basilique saint Marc, le palais des Doges, le campanile et la tour de l’Horloge sont autant de merveilles architecturales, sans compter l’écrin exceptionnel d’uniformité que constituent les Procuraties (demeures et lieux de travail des procurateurs, hauts fonctionnaires de la République).
Lorsque nous sortons, l’eau est plus haute et le personnel des cafés commence à rentrer les chaises et tables des terrasses.
Venise est régulièrement touchée par le phénomène des "acque alte", ces pics de marées particulièrement prononcés provoquant la submersion d'une partie de la ville. La dernière acqua alta historique sera après notre départ (en novembre 2019). Au niveau de la Place Marc, point le plus bas de la ville (à environ 60 cm), l'eau a dépassé le mètre de hauteur.
Nous reviendrons en fin de journée sur cette place. Comme le soleil est sorti, nous en profitons pour faire quelques photos du splendide Palais des Doges.
Ce chef d’œuvre du gothique vénitien, malgré son volume imposant, échappe à l’impression de lourdeur grâce à un habile procédé architectural : l’inversion des masses. Cette technique place aux niveaux supérieurs les volumes pleins, alors que les galeries inférieures bénéficient d’une très grande finesse de décor. Cela augmente la légèreté de l’ensemble qui a l’air de reposer comme par miracle sur une dentelle de fines colonnes. La grandeur, la richesse décorative et le soin extrême du détail nous fascinent. L’alternance de marbre rose de Vérone et de marbre blanc d’Istrie pour le revêtement des niveaux supérieurs permet un jeu élégant de polychromie. Nous adorons !
Sur cette même place se dresse la tour de l’horloge (Torre Dell'Orologio) avec sa grande horloge astronomique, un chef-d’œuvre de technicité et d’ingénierie, deuxième horloge la plus connue au monde après Big Ben. Elle indique les heures, les phases de la lune, la course du soleil par rapport aux signes du zodiaque et les saisons ! Au sommet on retrouve le lion, célèbre emblème de Venise.
Puis nous faisons une petite balade hors des sentiers battus. Nous longeons de beaux canaux et de jolies petites places calmes. Nous en profitons pour déjeuner en terrasse; nous nous offrons un bon panini.
A suivre…
