DALLOL : Une merveille de la nature

Jeudi 20 février 2020 (partie 1) 

Je suis réveillée de bonne heure avant le lever de soleil ; encore aucune activité dans le village. Il a fait 29 degrés cette nuit et parait-il qu’il y a eu une légère pluie; je n’ai rien senti. J’ai déjà eu l’occasion de pouvoir dormir à la belle étoile mais à chaque fois j’ai pu prendre des alternatives pour éviter cela : la bergerie dans le sud tunisien et la tente dans l’ouest américain. Finalement j’ai très bien dormi et le lit de camp était confortable. 
Nous déjeunons et nous partons à 7h30 pour la deuxième découverte dont nous rêvons depuis des mois et que nous attendons tous avec une grande impatience : DALLOL. Ce volcan, non éruptif, devenu un lac d’acide, est un site naturel unique au monde. Il fait partie des zones géothermiques exceptionnelles comme celle de Yellowstone.  Jean-Michel et moi-même avons passé 10 jours en 2014, à visiter (ici) ce parc de l’ouest américain, que nous adorons. Nous avons hâte de voir ce que nous allons découvrir à Dallol. 

En plus de notre policier Khaled (pas armé aujourd’hui), nous sommes accompagnés par un militaire Afar : Abdu et sa kalachnikov. C’est lui qui va nous guider sur le site qu'il connaît parfaitement bien. 
(Pour visiter l’Erta Ale et Dallol des autorisations administratives, guide, garde armé, policier sont obligatoires. Un petit conseil : demander bien lorsque vous voyagez en individuel à votre guide ou tour opérateur si dans son prix les autorisations sont incluses car vous risquez d'avoir une mauvaise surprise.)



Nous partons en 4x4 d’abord par des pistes sur le fond plat de la dépression, puis plus loin sur une croûte de sel et devinez quoi ? Il pleut. A Dallol, il ne pleut quasiment jamais en février. Nous n'avons pas de chance ! Arrivés sur le parking du site, la pluie redouble accompagnée de bourrasques de vent. Nous restons un moment dans les véhicules, puis nous sortons lors d'une accalmie qui sera de courte durée. 


D A L L O L 

Dallol est un site géologique situé dans le désert du Danakil, à l’extrémité nord du lac Karoum, à quelques kilomètres de la frontière avec l'Erythrée. A l’origine de ce fabuleux décor, une poche de magma, enfouie sous un plafond d’environ 2 000 mètres de sel, chauffe des eaux minéralisées infiltrées en profondeur. Puis la magie de la chimie opère : l’eau et le dioxyde de soufre se transforment en acide sulfurique ; les minéraux composent une magnifique palette de couleurs, ocre pour l’oxyde de fer, jaune pour le soufre, gris pour le potassium... 

Nous montons une imposante petite montagne qui permet d’accéder à Dallol. La pluie fait ressortir de belles couleurs violette et jaune sur les pierres sur lesquelles nous marchons.




Dès que nous arrivons à -136 m au-dessous de la mer, un spectacle haut en couleur apparaît. Nous sommes sur une autre planète, un paysage insolite et surréaliste. Même sous la pluie qui est de retour, nous sommes subjugués par la beauté des lieux, un des endroits les plus incroyables et hostiles sur terre. Nous ne savons plus où donner de la tête, c’est le paradis des photographes. 

Ce site est bien plus grand que ce que je pensais. Les photos que j’avais vues sur internet étaient principalement des endroits colorés et plutôt petits alors que là je me trouve devant une vaste étendue aux paysages très diversifiés. 
Petites piscines colorées aux nuances de vert, nappes jaunes, ocre, orange, blanches, vertes…, sources chaudes, concrétions de soufre, coulées de chlorure de magnésium, petits geysers pétillants, formations en coquille d’œuf, concrétions de sel dentelées, champignons d’évaporite… Nous en prenons plein les yeux. 

Dans cette cocotte-minute terrestre, Dallol offre un paysage exceptionnel, déroutant, envoûtant, sublime…. Nous adorons tous. Dommage, pas un seul rayon de soleil et des bourrasques de pluie par moment, des conditions pas idéales pour les photos. Nous rentrons trempés jusqu’aux os. Heureusement la température est de 25°, pas froid et pas de canicule. Points positifs : grâce à ces conditions, nous n’avons pas eu besoin de nos masques et la pluie a lavé la poussière sur les roches.





















































Devant la beauté de ce site, je n'ai pu m'empêcher de demander, à mes amis présents dans ce voyage, Etienne et Thierry si je pouvais mettre sur mon blog quelques unes de leurs magnifiques photos panoramiques.


Panos Etienne (son site web  ici)








Panoramiques Thierry (son site web ici)








Après notre déception au volcan Erta Ale, heureux, nous sommes heureux !




Dallol, un patrimoine géologique et biologique menacé,
  • Menacé par l’exploitation par les chinois à grande échelle de la potasse. L’extraction ne risque-t-elle pas d’affecter le fonctionnement du système hydrothermal de Dallol, de l’assécher, et à terme de faire disparaître ce trésor unique au monde ?
  • Menacé par les visites des touristes de plus en plus nombreux qui se font au cœur du site. Touristes et guides marchent sur les formations fragiles qui mettent des années à se créer. A chaque pas ou presque, nous abîmons ce site magnifique. Impossible de le visiter sans le dégrader. Sensation de malaise ... Encore quelques années et le site sera détruit à moins que rapidement les Éthiopiens réagissent et l’aménagent. Il semblerait qu’un projet de parc national soit à l’étude ! 

A suivre…