Marché en pays Afar - Le volcan Erta Ale

Mardi 18 février 2020

Nous sommes venus en Ethiopie principalement pour voir 2 volcans : l’Erta Ale et Dallol qui sont tous deux situés dans le pays Afar. Aujourd’hui c’est un jour important, nous allons découvrir le premier : l’Erta Ale. Les volcans d'Éthiopie sont parmi les moins connus car ils sont situés sur une des zones de la planète très inaccessibles (pour l’instant) et inhospitalières. Leurs visites nécessitent des autorisations et des protections obligatoires (police, armée).

Le triangle de l'Afar (Est Éthiopie et Djibouti) est une région clé pour la compréhension de la tectonique des plaques et présente un intérêt scientifique majeur. En effet, trois structures géologiques s'y rejoignent. 
Les habitants font partie de l’ethnie des Afars. Ils sont majoritairement musulmans et ce serait un des premiers peuples répertoriés dans cette corne d'Afrique.


Nous quittons le minibus pour des 4x4 et nous disons au revoir à notre gentil chauffeur Sovalo. 

Nous partons avec 3 véhicules :
  • 1er véhicule : 1 chauffeur, 1 cuisinier (+ sur le toit les provisions essence, eau et repas pour 3 jours), 1 policier Khaleb (et sa kalachnikov) qui va nous accompagner jusqu'à la fin du séjour.
  • 2ème véhicule : 1 chauffeur Johnny, notre guide Mika, Magali, David et Stéphane
  • 3ème véhicule : 1 chauffeur Ayé, Michèle, Jean-Michel, Thierry et Étienne.
(Initialement, nous ne devions pas partir avec Mika qui nous était réservé uniquement pour Lalibela, mais le guide que nous devions avoir, formé par Aventure et Volcans, est parait-il à l’hôpital ! Bien que nous appréciions beaucoup Mika, et qu'il a toujours fait de son mieux avec beaucoup d'attentions,  ce n'est pas un guide spécialiste des volcans comme celui que nous aurions dû avoir. Sans intention de polémiquer,  je ne conseille pas Aventure et Volcans qui n'a pas respecté son contrat et qui ne nous a absolument apporté aucune plus-value par rapport à un tour opérateur local.)


Marché en pays Afar

Notre premier arrêt se fait au village de Blazat, c’est jour de marché. Nous demandons à Mika si nous pouvons y aller. Il est d'accord et nous accompagne. C’est un véritable dépaysement. Il n’y a aucun touriste dans ce marché vraiment authentique. Nous y voyons des poulets, légumes, tomates, piments, huile, épices, canne à sucre, des casseroles, de la poterie, des tissus,… . 



















On remarque sur cette photo les colliers des femmes de l’ethnie Afar, leurs vêtements colorés et leurs coiffures.


Les ânes attendent à l’entrée du marché. Ils repartiront avec les provisions accrochées sur leur dos ou dans des paniers de bât en fer.








Nous faisons un arrêt pause-café et Johnny et Mika vont chercher la première autorisation pour la visite du volcan Erta Ale.



En cours de route, nous faisons quelques arrêts pour voir les paysages, très désertiques. Nous devinons en voyant les habitations tout au long de la route que cette région est très pauvre.





Nous commençons à voir des dromadaires. Cherchez l’erreur sur la deuxième photo, non truquée !



Nous déjeunons à Irepahti dans un boui-boui très typique : riz aux légumes agrémenté d'une boîte de thon à l'huile et d'une boîte de sardines à l'huile. Visite incontournable : les toilettes (baraque en tôle) et la salle de sport. 



Des enfants vendent du khat sur le bord de la route. Le khat est un arbuste dont les feuilles mises en boulette se mâchent pour obtenir des effets stimulants et euphorisants ! A mon retour de voyage, j’ai lu que dans un certain quartier de Paris, il y avait un fort trafic de Khat. En France, le khat est considéré comme un stupéfiant et interdit.



Après la montagne (2 320 m), nous descendons jusqu’à -60 m. Nous arrivons dans un paysage volcanique avec des roches noires. Puis nous prenons la piste pour le volcan. Nous nous arrêtons faire quelques photos. Nous pouvons apercevoir au loin les fumerolles du volcan. Il est 14h20 et il fait déjà plus de 40 degrés. 






Nous longeons la nouvelle route  en cours de construction par les Chinois qui ira directement à Dallol cherchait pour y chercher les minerais . Elle gâche déjà le paysage et  il y a fort à craindre qu'elle serve aussi à l'acheminement des touristes vers les volcans.  Quelle tristesse ! 


Puis nous nous rendons en hors-piste dans du sable pour rallier un baraquement au milieu de nulle part afin d’obtenir chez les Afars une deuxième autorisation pour le volcan Erta Ale. Là nous attendons un bon moment car il ne faut pas oublier que nous sommes en Afrique et qu’ici même les autorisations se négocient, ça discute dur et il fait chaud, chaud, … !! 
Le policier qui nous accompagne revient avec les autorisations en poche et nous repartons. 


Nous arrivons au camp de base du volcan à 16h30. Nous préparons nos sacs qui seront montés par Marcel le dromadaire et nous gardons un petit sac à dos pour notre eau. Marcel monte en même temps des matelas mousse pour notre couchage, les provisions eau et repas.



A 17h05, nous entamons la montée; il fait 36 degrés, le soleil tape fort. Mika et Khaleb nous accompagnent.





Supportant de moins en moins la chaleur dès le départ j'ai un coup de chaud. La montée n’est pourtant pas dure (300 m de dénivelé, 4.5 Km données gps de ma montre) mais elle s'avère très pénible pour moi. Nous finissons avec les lampes frontales (et oui j’ai bien ralenti Jean-Michel et mes amis qui ont été adorables et patients). Nous arrivons à 19h15 au camp où nous allons dormir. Il fait encore 31 degrés. Nous dormirons dans des huttes en pierre sur des matelas de mousse montés par le dromadaire.

A peine 15 mn plus tard, le jeune garçon qui conduit Marcel et le cuisinier arrivent avec Marcel. Nous mettons nos matelas à même le sol dans des abris en pierre très rudimentaires. Nous dînons (pâtes, bananes) puis départ pour la caldeira de l’Erta Ale. Là, plus personne n’a de signe de fatigue , même pas moi, tellement nous attendions ce moment. Qu’allons-nous voir dans les entrailles du volcan ?



Volcan ERTA ALE

L’Erta Ale est un volcan bouclier situé à une basse altitude (613 m) avec une caldeira de 1 600 m à 2 cratères. C’est là que nous devrions voir l’activité volcanique dans les lacs de lave. 

Nous partons avec Mika et un jeune guide qui nous dirige avec une application sur son téléphone pour essayer de voir au mieux l’activité du volcan. Il a l’air un peu déboussolé et visiblement ne sait pas trop où aller. Lorsque nous arrivons près du bord, nous mettons nos masques à gaz. En nous approchant, nous entendons des bruits de bouillonnement et de gaz qui semblent venir de sous nos pieds et les parois sont rougeoyantes. Nous ne voyons pas de lave incandescente sauf au loin 2 points d’activité. Les guides nous interdisent de nous approcher car les risques sont trop importants. Nous déplions les pieds photos mais nous restons sur notre faim. Quelle frustration ! Dire qu’il y a quelques mois il y avait un immense lac de lave bouillonnant ici. Deux jours de route et une ascension en fin de journée sous 36° pour voir ça ... Même si nous connaissions ce risque-là nous espérions et c’est la déception, nous sommes tous déçus.

(Photos prises au téléobjectif, les 2 premières par David, la troisième par Thierry)




Nous revenons dormir dans nos huttes en pensant à ce que nous rêvions de voir !


Les vents rabattent les gaz du volcan dans notre direction et nous sommes obligés de dormir avec nos masques à gaz. Magali tousse beaucoup pourtant elle a aussi mis son masque à gaz. Marcel dort juste derrière notre abri. Il est insomniaque et plutôt bruyant ! La nuit fût très courte.