Géoglyphes de Chiza - Pisagua : urbex-street art-cimetière histoire

Chili - Mardi 31 octobre 2023


Ce matin nous nous dirigeons doucement vers le sud. Notre premier arrêt, dans la vallée de Lluta, est pour les géoglyphes de Chiza. Comme ceux de Tiliviche, ils sont en pierres rapportées et impressionnants.
Ils représentent des animaux, oiseaux, personnages géants... Ils dateraient entre les 5éme et le 9éme siècles.






Notre prochaine destination est pour Pisagua, où ce qu'il en reste, une petite ville très isolée dans la région de Taracapa dans le désert d'Atacama.

Dans ce désert inhospitalier, nous découvrons proche de la route un "cementerio antiqua", un petit cimetière abandonné.






La route 40, récemment asphaltée, sinueuse et monotone, nous amène à Pisagua, sur la côte nord de l’Océan Pacifique. 

A l'arrivée, nous avons une vue plongeante sur la ville au bord de l'océan. Il fait une chaleur accablante. 
Dans le petit port, quelques bateaux de pêcheurs se "dandinent" sur l'eau. C'est bien le seul endroit plutôt plaisant ici. 



Pisagua a été florissante avec la production du nitrate de soude fin du 19éme, début du 20éme grâce à son port. C’est de là que partaient les bateaux remplis d'engrais vers les différentes destinations internationales.

Lorsque les engrais synthétiques arrivent, Pisagua connait un exode massif (plus de travail). Cette ville est vouée à devenir une ville fantôme. Seuls quelques pêcheurs, réfractaires à leur départ, vivent encore ici.

Nous faisons un peu d'urbex. Les ruines de la ville : hôpital, gare, théâtre,... sont l'un des derniers témoignages de sa prospérité.

Le premier arrêt est pour le vieil hôpital désaffecté construit pour une centaine de patients, entre 1906 et 1909.









Puis la vieille gare. (Le nitrate de soude arrivait des différentes usines de transformation par le train).





Le vieux théâtre n'est plus accessible pour des raisons de sécurité. Dommage !

Etonnant de trouver du street art ici mais cela donne un peu de gaité dans les rues tristes et désertes. 













A quelques kilomètres de Pisagua, le cimetière historique, très isolé, longe la côte. Un lieu d’histoire et d’émotions.

Environ 800 personnes ont été emprisonnées et torturées dans le centre de détention politique de Pisagua entre 1973 et 1974 (la première année de la dictature Pinochet).
Nous allons nous recueillir au mémorial dédié aux prisonniers fusillés.



Cette fresque a été réalisée cette année en leur mémoire  (1973-2023). 


En 1990, soit à la fin de la dictature Pinochet, on découvrit une fosse commune où se trouvaient des restes de disparus fusillés. Aujourd’hui elle reste à ciel ouvert : un lieu de souvenir et de recueillement.
"Même si les pas touchent cet endroit pendant mille ans, ils n'effaceront pas le sang de ce qui est tombé ici – Pablo Neruda".


La plupart des tombes sont celles des personnes décédées suite : à la guerre du Pacifique, aux difficiles conditions de travail de l'"or blanc", à la peste (d'où l'éloignement du cimetière)... Beaucoup de personnes sont mortes très jeunes.











Pisagua a une histoire tragique, liée à plusieurs reprises à la mort, à la solitude et à l’oubli.  Une histoire qui nous touche et nous émeut. 

Ce soir nous dormons à Pozo Almonte.