Randonnée sur le chemin de Stevenson : jour 1

 TRAVERSEE DU PARC DES CEVENNES

 RANDONNEE SUR LE CHEMIN DE STEVENSON 

Après 2 jours de balades tranquilles dans les Cévennes, nous changeons notre "mode vacances". 

Nous prévoyons de faire une expérience unique pour nous : la traversée du parc des Cévennes en randonnée sur le Chemin de Stevenson, dans le département de la Lozère, pendant 5 jours avec 3 jours de camping. 

Voyageons dans le temps, en automne 1878 :

Robert Louis Stevenson, jeune écrivain écossais, part se consoler de son chagrin d’amour au Monastier-sur-Gazeille en Auvergne. Après quelques semaines, il commence à s’ennuyer. Il décide de faire la traverser des Cévennes à pied. A cette époque, personne ne pratique la randonnée itinérante et il n’existe pas d’itinéraire balisé. Le matériel de bivouac est quasiment inexistant. Il se lance dans une véritable aventure. Il achète une ânesse qu’il prénomme Modestine pour l’accompagner dans son périple et faire le portage. 

Parti à l’automne 1878 du Monastier-sur-Gazeille, il arrive 12 jours plus tard à Saint-Jean-du-Gard, soit un parcours sur des sentiers (souvent chemin de chèvres) de 220 km. Il note scrupuleusement son périple haut en couleurs et ses états d’âme pendant ce périple. En 1879, il publie un livre racontant minutieusement son expérience intitulé "Travels with a donkey in the Cevennes" traduit en français  "Voyage avec un âne dans les Cévennes". 

Après sa mort son livre fut un succès et un véritable engouement pour son voyage s’est développé au point qu'à l'occasion du centenaire du voyage, en 1978, un itinéraire de randonnée appelé Chemin de Stevenson, a été mis en place.

Le parcours actuel de 272 km est balisé et dûment numéroté en GR70. Il débute au Puy-en-Velay et arrive à Saint Jean du Gard.

Nous ne ferons que la partie qui se trouve dans le parc des Cévennes qui part du Bleymard et arrive à Saint-Germain-de-Calberte. Cette partie d’environ 90 km se fait par les randonneurs aguerris généralement en 3 jours, Jean-Michel a prévu de le faire en 5 jours, 3 nuits en camping. 

Lorsque Jean-Michel m'a présenté cette randonnée, j’ai longuement réfléchi avant de dire oui. Mes principales difficultés ne sont pas ni la longueur, ni le portage, mais la chaleur et le dénivelé positif (2 750 m). Je sais par expérience que mon moral, ma motivation et ma ténacité ne suffisent pas. Je suis en bonne forme pour tenter !


Lundi 14 septembre 2020

Jour 1 : Du Bleymard à Finiels

Longueur : 13,5 km

Dénivelés : 700 m de dénivelé +     et      350 m de dénivelé –
 
Poids des sacs à dos : 16,300 kg pour Jean-Michel et 8,900 kg pour moi
Répartition : Principalement eau et ravitaillement pour une journée et demie (le lendemain midi nous pourrons nous ravitailler dans un village), snacking et petit-déjeuner pour 3 jours, le matériel de camping, appareil photo, quelques effets divers.

Ce matin, nous avons rendez-vous à 9 h 30 devant notre hôtel, avec le taxi que nous avons réservé. Il doit nous amener au village du Bleymard. Nous aurions voulu partir plutôt à cause de chaleur annoncée mais il n'avait pas de disponibilité. 

Le chauffeur est ponctuel et une heure plus tard nous arrivons au Bleymard. Cette fois-ci je ne me suis pas mise la pression, et je pars tranquillement. Il fait un soleil magnifique et déjà chaud.

Nostalgie... Avant de partir, nous avons quand même une petite pensée pour l’Ouest Américain où nous aurions dû être !

Après les 2 premiers kilomètres de douce montée (sortie du village et passages dans des champs cultivés), nous commençons à grimper sérieusement dans une jolie forêt sur 2km800, 230 m de dénivelé. La chaleur monte. Nous faisons une pause déjeuner bien appréciée après la grimpette. Je suis contente car je n’ai pas mal au dos et je ne suis pas encore épuisée !!

Puis nous avons quelques kilomètres de plat. Rencontre avec les vaches et une belle "Modestine".



Nous traversons la station du Mont Lozère et nous empruntons un sentier qui monte vers le col de Finiels. Il s'agit de la draille du Mont Lozère empruntée par les troupeaux pour la transhumance. Nous remarquons bien les passages creusées dans le sol par les animaux.



Cette draille est balisée par des montjoies. Ici, ces pierres dressées, monolithes en granit, ont pour fonction de délimiter la draille, et de permettre de se repérer en cas de mauvais temps (neige ou brouillard).



Puis nous commençons l’ascension finale du pic de Finiels (ou Mont Lozère) jusqu’à un premier sommet à 1 688 m. Il fait très chaud et le sac commence à peser.


Aller encore un petit effort. Le plus haut sommet de Lozère et du parc n’est plus qu’à quelques mètres (1 699 m).  Trop contente d’y être arrivée et même avant l'heure prévue par Jean-Michel. Je n'ai pas grimpé vite, mais régulièrement. 

Nous faisons une pause bien méritée devant le superbe panorama sur les montagnes cévenoles. Trois tables d’orientation nous permettent de nous repérer dans le paysage. Heureux, nous sommes heureux !

Il nous reste encore quelques 4 km pour arriver à l’endroit où Jean-Michel a prévu de bivouaquer dans une clairière ouverte en lisière de forêt. Peu après notre départ, nous nous servons du GPS pour la première fois. Nous ne voyons plus le balisage et il y a divers départs de chemin. 

Nous traversons un très beau paysage de landes parsemé d’amas de cailloux de granit au milieu des bruyères mêlées aux myrtilliers. Dommage les fleurs des bruyères sont fanées. 




Nous sommes contents d’arriver. Je suis d’autant plus heureuse que je ne me sens pas spécialement fatiguée. Nous trouvons un endroit pour monter la tente. Je dois reconnaître qu’il n’est pas top mais nous n’avons pas mieux. Le terrain n’est pas très plat et comme nous couchons directement sur le sol je pense que nous n’allons pas passer une superbe nuit !