Randonnée sur le chemin de Stevenson : jour 2

 Mardi 15 septembre 2020

Jour 2 : De Finiels au col des Trois Fayards

Longueur : 17,500 km

Dénivelés : 750 m de dénivelé +     et     800 m de dénivelé – 

Poids des sacs à dos (après le ravitaillement à 7 km du départ) : 17,500 kg pour Jean-Mi et 10,500 kg pour moi


A 7 heures, nous sommes levés. Il fait frais. Nous n’avons pas trop mal dormi malgré l’inconfort du couchage sur un sol ondulé et pas eu froid. Le temps de plier "bagages" et de prendre un encas, nous attaquons la randonnée à 7h40. 

Ce qui me manque le plus lorsque nous faisons du backpacking : mon café du matin. Cela peut me faire perdre mon sourire même lorsque nous commençons par une descente !

Le paysage et les couleurs au lever de soleil sont superbes.

Nous descendons environ sur 5 km dans un chemin bien caillouteux. Nous quittons rapidement notre polaire. Il va encore faire très chaud aujourd’hui. Pas un nuage dans ce joli ciel bleu. 

 Nous traversons un plateau avec de magnifiques chaos granitiques aux formes arrondis. 







Tout au long de nos cinq jours de randonnée, nous avons souvent remarqué un petit arbre à baies rouges. Il s’agit du Sorbier des oiseleurs (ou des oiseaux). En automne, les sorbiers avec leurs grappes de fruits rouges sont très photogéniques. Leurs baies sont particulièrement appréciées par les oiseaux, notamment par les grives.





Puis nous arrivons à notre point de ravitaillement à Pont-de-Montvert. Ce joli et typique village recroquevillé au fond du vallon, a une importance historique. Ici débuta la longue lutte entre les Dragons du Roi et les Camisards (protestants).

En juillet 1702, l’Abbé du Chayla qui mène la lutte anti-protestante dans cette région refuse de délivrer les protestants qu’il détient. Il est assassiné sur le pont de Pont-de-Montvert. C’est le déclenchement de la guerre des Camisards qui va durer 2 ans. 

Il fait déjà chaud et une bonne pause à la terrasse d’un café donnant sur le Tarn est la bienvenue. Nous allons ensuite faire le plein d’eau et de nourriture pour les 3 repas suivants.


Avec la chaleur nous avons besoin de beaucoup d’eau. Je suis à peu près à mon maximum de portage avec 10,500 kg. Je me motive car nous attaquons, en plein soleil et plus de 30 degrés, les 225 m de dénivelé sur 1 500 m.

Nous grimpons à flanc de montagne à travers les genêts et les rochers, en suivant un étroit sentier, puis un ancien chemin pavé. Nous sommes récompensés par des points de vue sublimes sur la vallée du Tarn et le Pont-de-Montvert. Les arrêts photos sont de bonnes opportunités pour souffler !








Depuis notre départ de ce matin, nous croisons le premier et le seul randonneur de la journée. Après cette rude montée, nous faisons notre pause déjeuner. Puis nous passons devant une jolie bergerie caussenarde toute en pierre, voûtée à l’intérieur.


Ici, cheval et âne cohabitent harmonieusement.



Ouf un peu d’ombre sur le sentier le long d’un petit ruisseau. Nous ne pouvons pas résister à nous tremper les pieds dans l’eau. Nous serions bien restés là plus longtemps mais il nous reste encore quelques kilomètres à faire. 

Nous attaquons la dernière grosse montée. Le premier kilomètre se fait sur une petite route asphaltée sans aucun charme puis nous arrivons dans un petit sentier très caillouteux qui grimpe, grimpe, grimpe…. J’ai l’impression que cette côte ne s’arrête jamais !

Nous atteignons le Col des Trois Fayard (1 398 m) où d'immenses cairns sont érigés.

C'est ici que ce sont réunis les premiers camisards (24/07/1702) avant de descendre vers le village de Pont-de-Montvert pour assassiner l'Abbé du Chayla.

Après quelques centaines de mètres, nous bivouaquons dans une clairière ouverte en lisière de forêt. Il fait encore chaud. Nous plantons notre tente dans un bel endroit bien plat mais va-t-elle tenir car il y a beaucoup de vent ! 

Je savoure ces instants de sérénité et de calme. Même si je ne ressens pas vraiment la fatigue, ce sera la journée la plus dure physiquement (dénivelé et poids du sac). Je devrais bien dormir cette nuit si la tente ne s’envole pas ! 

Nous passons d'agréables moments dans la douceur du soir.