Le Salar de Pocitos - Le désert El Diablo

Argentine – Dimanche 15 octobre 2023

Nous avons réussi à dormir par épisode et nous n'avons pas eu froid avec nos duvets grand froid (4° cette nuit). Nous attendons quand même que le soleil tape sur la voiture pour nous lever.

Notre première visite est pour le salar de Pocitos (3 700 m). C’est l'une des plus importantes salines de la Puna Austral. Nous sommes déçus, très déçus par la couleur des piscines.

Notre déception mérite une petite explication.
La face cachée de l’exploitation du lithium, essentiel à nos batteries !

Les compagnies minières étrangères investissent dans les immenses réserves de carbonate de lithium (or blanc) qui se trouvent dans les déserts de sel du triangle "Argentine - Bolivie - Chili". A elles seules, elles représentent 75% des ressources mondiales. Il est important de préciser que l'extraction du lithium, très énergivore en eau, entraîne de nombreux problèmes, comme la pollution des sols et le pillage des réserves d'eau (environ 2,2 millions de litres d'eau pour produire une tonne de lithium). D’autant que la sécheresse s’aggrave à cause du changement climatique. Le niveau de l’eau baisse.
La pollution est aussi dû aux va-et-vient constants des camions sur les pistes, dont certaines sont régulièrement arrosées. Les eaux sont rejetées dans le salar (comme celui que nous visitons ce matin).

Là où il y avait des superbes piscines couleur bleu et vert, il n’y a plus que des piscines couleur marron et polluées.












Dans certains endroits, un peu plus éloignés, la croûte de sel est encore jolie. 


Cette ligne de chemin de fer sert encore aujourd'hui à transporter les mineurs dans des wagonnets. Nous en avons vu passer en arrivant. 


Les mines de lithium sont en train de créer 
une véritable catastrophe environnementale. 
"Le salar se meurt"
Quelle tristesse 😭

Très éloigné de toute urbanisation, nous arrivons au Désert Del Diablo, aux teintes de rouge et d'une extrême aridité. Situé dans la Puna de Atacama, on se croirait sur une autre planète. Il fait une chaleur d'enfer aujourd'hui, toutefois l'hiver les températures peuvent atteindre -30°.










Nous faisons la boucle qui passe à plus de 4 000 m à Las Siete Curvas. Nous nous arrêtons au point de vue sur une plaine ocre-rouge d'où le panorama est à couper le souffle.


Nous sommes surpris de voir quelques vigognes dans ce désert que nous pensions sans aucune vie.



Quelques vestiges d’un village où l’on trouve une ancienne station ferroviaire et quelques maisons qui datent de l’exploitation du soufre.





Ce soir nous avons prévu de trouver un hébergement pour dormir à Tolar Grande mais nous savons que ce n’est pas gagné ! Ce petit hameau, d'environ 200 personnes, se situe au cœur des Hautes Terres de Salta, loin de toute civilisation, au milieu du désert.

Nous croyons arriver dans un village fantôme. Nous voyons un panneau "hostel" sur une maison délabrée. Nous tentons. Le propriétaire accepte de nous louer la chambre de 4 personnes, toilette et salle de bains à partager. C’est ça ou la voiture ! Franchement nous avons hésité avant de dire oui car l’intérieur est pire que l’extérieur. Nous avons privilégié la douche chaude et le chauffage 😉