Usine de Santa Laura - Cimetière Santa Catalina - Les géoglyphes de Tiliviche

Chili – Jeudi 26 octobre 2023

Ce matin, nous nous rendons dans le désert du Tamarugal pour visiter le site industriel de Santa Laura, proche de Pozo Almonte.

Nous ne pouvions pas nous rendre dans le Nord du Chili sans nous intéresser à l’histoire du salpêtre ou "or blanc du désert" dans ce pays, sur une partie des 19ème et 20ème siècles.

Le salpêtre est un nitrate de sodium naturel obtenu en raffinant la caliche, un type de sel que l’on trouve sous certaines surfaces désertiques dont le désert du Tamarugal. Ce désert aux températures extrêmes est l’un des plus arides de notre planète. On y trouve le plus grand gisement de caliche au monde et les plus importantes usines d’extraction du sel et de production de nitrate de sodium. Cet engrais va transformer le paysage agricole des Amériques Nord/Sud et l’Europe et va servir à la fabrication de poudre à canon notamment pendant la Première Guerre Mondiale. Il va aussi changer complétement la vie d’une grande partie de la population et enrichir le pays. Les usines d’Humberstone (que nous visiterons ultérieurement) et de Santa Laura, témoins du développement de l’économie chilienne, sont les vestiges les mieux préservés et les plus représentatifs d’un ensemble de 200 usines reliées entre elles par un chemin de fer. Humberstone a été construite en 1 862, Santa Laura 10 ans après. Elles sont classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005.

Des milliers d’ouvriers ont vécu et travaillé dans cet environnement hostile. Les habitants, surnommés les Pampinos, avaient créé un mode de vie communautaire unique avec leur propre langue, leur organisation et leurs coutumes.

Quelques chiffres parlants : En 1910, le Chili réalisait 65 % de la production mondiale d’engrais à base de nitrate; l’industrie du salpêtre comptait pour 80 % des exportations du Chili. A l’apogée de sa prospérité, environ 21 % de la population urbaine du pays vivaient dans les villes minières.

Puis le salpêtre synthétique, produit en Europe, moins cher que le salpêtre naturel importé du Chili, remplacera progressivement ce dernier. L’apogée du nitrate chilien s’achève avec la Grande Dépression des années 1930. Les usines fermeront en 1960.

La visite de Santa Laura :

Nous arrivons à l’ouverture de la billetterie, à l’entrée du site d’Humberstone, à 3 kilomètres de notre visite. Habituel dans ce pays, personne à la caisse. Après un moment d’attente, un car transportant des écoliers arrive et le gardien s'arrange avec le responsable des enfants pour nous faire rentrer avec eux. Vraiment sympa ces 2 chiliens. Nous sommes allés payer au retour ce qui a surpris le gardien.

Quasiment tous les bâtiments des quartiers résidentiels de Santa Laura ont été démolis. 

Vues extérieures :










Les différentes étapes du traitement du sel : élaboration du salpêtre à l'aide du procédé "Shanks", dissolution du minerai dans de l'eau à haute température, récupération de la laitance (contenant le sel de nitrate) et de l'iode (sous-produit du processus).





Vues intérieures des bâtiments industriels :






Après cette visite très instructive et intéressante, nous visitons le vieux cimetière Santa Catalina, proche d'une usine complètement détruite.










Nous allons ensuite découvrir nos premiers géoglyphes en pierres rapportées (Les motifs sont réalisés en positif par entassement de pierres, de gravier ou de terre) : les géoglyphes de Tiliviche.

Réalisée à flanc de falaise, cette immense fresque représente un troupeau de lamas avec ses deux gardiens se dirigeant vers l’océan. La première photo a été prise de l’autre côté du canyon. Vous pouvez remarquer que les dessins assemblés sur une forte pente possèdent une perspective et des proportions parfaites. La date précise de ces géoglyphes reste un mystère, la date approximative : 10ème siècle de notre ère. Ils sont très impressionnants. 












Puis nous partons pour un site exceptionnel. Nous avons prévu d'y être demain matin. Nous ne sommes pas sûr de pouvoir l'atteindre, mais nous allons tenter !  Notre point de chute de ce soir est à 140 km (piste tout le long). La première partie dans la vallée (1 060 m) est très agréable...




... puis nous grimpons jusqu'à 4 072 m. Après le col, la piste devient très étroite et cassante. 

Nous arrivons enfin dans un décor idyllique, au bord d'une rivière : l'endroit où nous allons dormir à 3 680 m. Ce sera encore dans la voiture, toujours à cause du vent. Pourtant c'était l'endroit rêvé pour planter une tente 😉