Leprechaun canyon et Arsenic arch


Mardi 29 décembre 2015 (partie 2) 

La sortie de cette première section étroite marque l’endroit où le Leprechaun canyon devient vraiment profond (de l’ordre de 30 à 40 mètres).


Après s’être approfondi le canyon commence à se rétrécir à nouveau …





… pour se transformer en un véritable slot canyon (canyon à fente).





Personnellement nous n’avons jamais rencontré un canyon qui justifie mieux l’appellation de canyon à fente que le Leprechaun canyon, à part peut-être en Australie dans le parc de Bungles Bungles. La fissure dans laquelle nous évoluons est longue, très haute et possède une géométrie quasi parfaite. Elle est d’ailleurs tout juste assez large pour que nous puissions y avancer de quelques dizaines de mètres (100 à 200 mètres peut-être) et notre exploration se termine lorsqu’un équipement de canyoning devient nécessaire pour progresser plus avant. Inutile de dire que la dernière partie de la randonnée que nous venons de faire est fortement déconseillée aux personnes sujettes à la claustrophobie.

Puisque nous avons atteint la partie du canyon qui devient inaccessible aux randonneurs classiques, il est temps pour nous de faire demi-tour. Sur le chemin du retour nous nous arrêtons dans un secteur où nous avions décelé un potentiel photographique intéressant à l’aller et c’est vrai que cela rend plutôt pas mal !




Le soleil est maintenant plus aligné avec le canyon que lorsque nous sommes arrivés et nous ne pouvons pas nous empêcher de faire encore quelques photos avant de rejoindre notre voiture.




Certaines scènes du film « 127 heures » ont été tournées dans le Leprechaun canyon. Ce film raconte l’histoire vraie d'Aron Ralston qui s’est déroulée en avril 2003. Ralston, en descendant dans un slot canyon (le Blue John canyon), s'appuie sur une roche instable qui bascule sous son poids. Le rocher l’entraine dans sa chute et il se retrouve le bras droit coincé entre la paroi du canyon et le rocher. Après six jours et cinq nuits à essayer sans succès de se dégager, complètement déshydraté, en manque de nourriture et souffrant d'hypothermie, Ralston prend une décision extrême qui lui sauvera la vie : s’amputer de la main droite !

Nous quittons ce canyon qui est un véritable paradis pour les photographes et après quelques dizaines de mètres de route nous repérons une tache de couleur qui nous laisse bouche bée de surprise. Dans le canyon parallèle au Leprechaun canyon nous découvrons une petite tente orange à demi camouflée parmi la végétation. Nous n'en croyons pas nos yeux. A cette époque de l'année on trouve encore des courageux qui campent ! Pour ceux qui l'auraient oublié, ce matin, juste avant le lever du soleil, il faisait moins quinze degrés ! Dire que nous nous sommes gelés lorsque nous avons passé la nuit dans notre voiture à White Pocket alors qu'il ne faisait qu'à peine zéro degré ...

Il est temps maintenant de nous diriger vers notre prochaine destination : Arsenic arch, une petite arche rarement visitée. Et pour cause, la randonnée qui y conduit n'est pas très longue mais nécessite de se diriger avec carte et GPS car il n'existe aucun sentier et, difficulté supplémentaire, il faut s'affranchir de deux passages exposés qui peuvent venir à bout de la motivation des personnes sujettes à la peur du vide.


Après avoir négocié le premier passage « scabreux » nous poursuivons notre randonnée dans un joli décor minéral …


… et arrivons rapidement sur le deuxième passage qui peut être intimidant : un side-canyon (canyon secondaire) qu’il faut contourner par la droite et où par endroit le passage entre la falaise et le vide ne fait pas plus d’une trentaine de centimètres de large. Ce side-canyon nous offre une première vue sur Arsenic arch qui d’ici semble minuscule.


Arsenic arch mérite bien quelques efforts car sa localisation au bord d'un large canyon, sa silhouette gracieuse et sa forme inhabituelle en font une destination digne d'intérêt.





En fin de journée les nuages font leur apparition. Chouette cela nous donne des raisons d’espérer pour le coucher du soleil !


Effectivement, juste avant d’arriver à Hanksville nous nous arrêtons sur le bord de la route pour profiter du coucher du soleil qui enflamme les nuages.








A Hanksville nous dînons (hamburger) à nouveau dans même station-service qu'hier soir. Si nous voulons manger nous n'avons pas le choix ... Nous sommes seuls dans le bâtiment restauration de la station-service et aussi incroyable que cela puisse paraître, le serveur sera la seule personne que nous aurons croisé durant toute cette longue journée !

Quelle belle journée ! Nous avons découvert trois sites que nous ne connaissions pas, et une fois encore, au risque de nous répéter à nouveau, nous avons trouvé chacun de ces sites encore plus intéressants que ce à quoi nous nous attendions. C'est sûr, l'ouest des Etats-Unis recèle encore une multitude de coins extraordinaires qui n'attendent que notre visite.