Jeudi 11 mai 2017 :
Nous pénétrons ce matin sur les terres des Navajos et nous allons tenter de découvrir une arche grandiose et sublime : White Mesa Arch. Nous disons « tenter » car juste avant d’arriver il faut passer dans la cour d’une maison et nous avons appris récemment que les indiens en avaient interdit l’accès à des touristes.
Lorsque nous prenons le dernier tronçon de piste, nous nous faisons arrêter par 2 Navajos dans un gros 4x4. Ils nous demandent ce que nous faisons là et nous disent qu’il n’y a rien à voir par ici. Au premier abord ils sont plutôt hostiles. Après avoir échangé quelques banalités, nous leur disons que nous venons voir l’arche. Ils se détendent, nous serrent la main et nous expliquent la piste à suivre… Ouf ! Il ne nous reste plus qu’à passer le dernier obstacle : la maison. A part des chevaux et des moutons dans le pré, la maison est fermée et il n’y a pas de voiture garée. Nous décidons de tenter notre chance.
Les dernières centaines de mètres se font sur une mauvaise piste très sableuse. Ce n’est pas le moment de rester ensabler ici ! Lorsque nous arrivons au point GPS pour nous garer, nous prenons soin de laisser visibles notre permis d’accès au territoire Navajo et quelques dollars sur le pare-brise au cas où !
WHITE MESA ARCH
L’arche (26 m de haut et 17 m de large pour l’ouverture) se voit de très loin car elle domine la plaine. Lorsque nous arrivons à proximité, nous sommes impressionnés par sa magnificence. Les couches colorées et les rayures rouges sont du plus bel effet dans le grès.
Elle rentre dans le top 4 de nos arches préférées avec Hope Arch, Delicate Arch et Corona Arch.
Lorsque nous revenons il y a toujours les dollars sur le pare-brise du 4x4 et nous ne voyons personne au retour sauf une voiture garée à côté d’un pré, qui n’y était pas à l’aller.
ADEII EICHII CLIFFS (site Nord)
Puis nous nous dirigeons vers Adeii Eichii Cliffs, un secteur également situé dans la réserve Navajo. Là aussi il y a quelques années nous avions fait demi-tour devant un passage sableux qui nous avait fortement inquiétés. Maintenant cet accès est condamné. Par qui ? Pourquoi ? Nous n’en savons rien.
Il fallait donc trouver un itinéraire alternatif. Jean-Michel a passé des heures d’étude sur les photos aériennes et a vu qu’il existait un autre réseau de pistes pouvant nous y conduire. Toutefois, nous ne pouvons pas connaître leur état sans les avoir essayées. C’est donc maintenant que nous allons savoir.
Nous tentons d’abord de rejoindre le site Nord. Les pistes sont très correctes sauf les derniers kilomètres.
Elles deviennent de plus en plus petites et sableuses. Nous empruntons un large wash pour essayer de nous rapprocher de la zone à visiter mais très vite nous devons abandonner. La pluie de ces deux derniers jours n’est pas résorbée et une boue collante s’agglutine aux roues de la voiture.
Nous continuons donc à pied sur 3,5 km. Il fait très chaud et il n’y a pas du tout d’ombre.
Nous n’avons pas intérêt à nous perdre dans ce coin si nous ne voulons pas finir ainsi….
Le site est immense et nous pourrions passer des heures à explorer chaque recoin.
Nous en prenons plein les yeux avec des formations de grès rouge et blanc toutes aussi différentes et superbes les unes que les autres.
Nous restons 3 heures sur place et nous sommes loin d'avoir exploré la zone dans sa totalité. Il est temps pour nous de rejoindre notre voiture car nous avons prévu d’aller camper ce soir au deuxième site, encore plus loin dans le sud. Nous voulons partir de bonne heure demain matin pour avoir la bonne lumière. Le GPS nous indique que notre voiture est à 3 km. Ce n’est pas le moment qu’il tombe en panne car ce serait la grosse galère assurée pour se repérer : tout se ressemble.
Nous reprenons la piste. Elle n’est pas trop difficile mis à part quelques passages délicats. Le plus compliqué est d’arriver à la suivre. A plusieurs endroits elle disparait et nous continuons avec les repères du GPS. Nous avons failli faire demi-tour deux ou trois fois car nous n’arrivions plus à la retrouver. Notre persévérance a payé mais nous avons quand même galéré. Cela doit faire un bon moment que personne n’est venu ici.
Nous plantons notre tente dans un endroit sublime où nous doutons fort que les indiens viennent nous déloger ce soir !