Vendredi 17
juin 2016 :
Il y a deux ans nous avons
découvert les badlands (littéralement mauvaises terres) situés au sud de
Farmington. Nous avions tellement apprécié nos visites à Bisti, King of Wings
et Ah Shi Sle Pah (Bisti1 - Bisti2 - KOW+ASSP1 - ASSP2), que nous n'avions
qu'une envie, revenir dans ce secteur pour y découvrir d'autres badlands (ils
sont très nombreux dans cette région particulièrement aride).
Ce matin nous prenons la
direction des Burnham badlands, situés à trois gros quarts d'heure de
Farmington. Ces badlands ne figurent pas parmi les plus renommés de la région.
Bien au contraire, ils n'attirent que très peu de visiteurs. Peut-être à tort
car les très rares photos que nous avons trouvées sur internet semblent
prometteuses. Quel est l’intérêt réel de ce site ? Nous n’allons pas
tarder à le savoir ...
Après avoir progressé sur une
bonne piste très roulante, nous nous garons juste à côté d'un puits de pétrole
désaffecté. D'ici, comme depuis la piste, les badlands restent totalement hors
de portée de notre vue. Mais il suffit de faire quelques dizaines de mètres
pour les apercevoir.
Nous n'allons pas faire durer
le suspense longtemps et vous délivrer tout de suite notre sentiment vis-à-vis
de ces badlands. Nous adorons ! Pourquoi ? Parce que les paysages y sont
superbes et que la randonnée est très diversifiée. On y rencontre plusieurs
types de paysages très différents, chacun ayant son propre attrait. Tout
d'abord ce sont badlands tout ce qu'il y a de plus classique, à savoir des
monticules colorés aux formes douces.
Mais par endroits, on sort du
classique. Quelles couleurs ! Le mélange jaune, gris et noir que l'on rencontre
ici est superbe !
Après en avoir pris plein les
yeux, nous quittons la partie haute des badlands pour commencer la descente qui
doit nous conduire jusqu’en bas où sont situés les hoodoos.
Cette descente n’est pas aussi
simple que ce que l’on pourrait croire depuis le haut. Bien évidemment il n’y a
aucun sentier (tant mieux !) et pas suffisamment de traces (encore tant mieux !)
pour pouvoir déceler un itinéraire. Il faut donc tracer son chemin et descendre
de palier en palier. A plusieurs reprises nous faisons demi-tour car nous
arrivons sur des zones trop abruptes. La solution la plus simple, c’est de
suivre les mini-canyons créés par les violents orages qui modèlent ces
fantastiques paysages. Mais là encore, ce n’est pas si simple que cela. Souvent
le fond de ces mini-canyons très étroits est sapé par des sortes de puits de
plusieurs mètres de profondeur. Par endroits, l’ouverture du puits est minuscule
alors que le trou en-dessous s’étend sur une surface beaucoup plus grande.
Seule une fine couche de terrain nous sépare du gouffre ! Il est clair
qu’il ne faudrait surtout pas marcher sur cette « croûte » qui ne
fait que quelques centimètres d’épaisseur dans certaines zones. Si vous venez
dans le coin, il faut vraiment se méfier de ces pièges qui restent invisibles
si on n’y prête pas suffisamment d’attention.
Maintenant que nous nous
approchons du bas, nous rencontrons nos premiers hoodoos …
… puis très rapidement les
« vallées » que nous partons explorer et qui abritent de nombreux
hoodoos de belles tailles et de toutes formes.
Au cours de notre balade, nous
tombons assez souvent sur du bois pétrifié de taille plus ou moins importante.
Même si ces paysages
paraissent totalement stériles, on y rencontre tout de même des êtres vivants.
Ce lézard est sans doute un
cousin de celui que nous avons rencontré à White Sands car lui aussi s'est
laissé approcher de très très près. Mais il a intérêt à faire attention, car non
loin de là, un ennemi redoutable surveille les parages, bien installé tout en
haut de son hoodoo. Si Bisti badlands possède un hoodoo rendu célèbre par sa
coiffe, un nid d’aigle abandonné depuis des années, les Burnham badlands, eux,
ont la totale : le hoodoo, le nid et l’aigle !
Au-delà de la zone qui abrite
les plus grands hoodoos nous découvrons une multitude de petits hoodoos gris du
même type que ceux que l'on trouve à Bisti. Ces hoodoos présentent des formes
très diverses et plutôt étonnantes.
Avant de prendre le chemin du
retour, nous partons explorer une zone un peu plus éloignée qui, de loin,
semble posséder un potentiel photographique intéressant.
Il est maintenant temps de
remonter. Lorsque nous terminons notre randonnée il est environ 11h. Nous avons
passé plus de temps que prévu dans les Burnham badlands car ce secteur nous a
tout particulièrement plu. Si vous êtes amateurs de ce type de paysages,
n'hésitez pas, vous ne serez pas déçus.
En cette fin de matinée le
soleil est devenu trop violent pour que nous puissions poursuivre notre virée
dans les badlands dans de bonnes conditions. En attendant que la lumière
s'améliore nous décidons de nous rendre au Crow canyon pour y découvrir des
pétroglyphes relativement peu visités. C’est parti pour 140 kilomètres et un
peu moins de deux heures de route et de piste.
Le Crow canyon abrite trois
zones de pétroglyphes, auxquelles on accède par des petites marches de 1, 0.5
et 3 kilomètres aller-retour. Au total on y trouve des centaines de
pétroglyphes, certains très endommagés (les plus vieux) et d'autres dans un
état de conservation exceptionnel (les plus récents, vieux tout de même de 250
à 500 ans).
La première zone (Main panel)
compte le plus grand nombre de pétroglyphes. On y trouve de nombreux
personnages …
… ainsi que le panneau le plus
impressionnant de tout le canyon. Il est tout simplement sublime ! Parmi
les représentations les plus intéressantes, on trouve des dieux, des plants de
maïs et des cavaliers (sans doute des espagnols). Une pure merveille devant
laquelle nous resterons en contemplation un long moment.
A seulement 500 mètres à vol
d’oiseau, la deuxième zone (Big Warrior panel) est connue pour son guerrier
grandeur nature, malheureusement pas très visible lors de notre passage car en
plein soleil.
On y trouve aussi quelques
autres pétroglyphes intéressants dont un guerrier en arme et un couple
charmant. Là encore le soleil ne nous permet pas d’en profiter pleinement.
Dommage !
Plus loin dans le canyon nous
partons à la découverte de la troisième et dernière zone de pétroglyphes. La
randonnée qui y conduit n’est pas très longue (un kilomètre et demi), mais le
soleil et la chaleur de ce milieu de journée la rendent assez pénible.
Heureusement que le cadre est agréable.
Ce secteur présente une scène
de chasse avec des cerfs et des bisons …
… mais il est surtout connu
pour l’étonnant symbole qui lui a donné son nom (44 panel). Je crois qu’il n’est
pas nécessaire d’apporter la moindre explication pour comprendre d'où vient ce
nom.
Nous avons déjà vu de nombreux
pétroglyphes au fil de nos différents voyages, mais ceux de Crow canyon
méritent vraiment de figurer dans le haut de notre classement. Ce qui ne devait
être qu’une visite d’intérêt secondaire nous permettant de patienter jusqu’au
retour de conditions de luminosité convenables, s’est transformé en une très
belle découverte !
à suivre …