Mercredi 15 juin 2016 :
Notre prochaine visite nous conduit sur une piste que nous suivons sur
plus d'une vingtaine de kilomètres. Notre objectif : des ruines confidentielles
rarement visitées.
Après être tombé sur des photos de ces ruines il y a quelques années,
je n'ai eu qu’une envie, aller y faire un tour. Mais impossible de trouver une
indication précise sur internet quant à leur localisation. Assez rapidement
j'ai découvert la région où elles se situent, mais rien de beaucoup plus précis
qu'une zone d'une centaine de kilomètres de diamètre. Après des heures et des
heures de recherches, puis en analysant avec précision les quelques photos
trouvées et en essayant de les situer grâce aux clichés aériens de GoogleEarth,
je suis parvenu à me faire une idée de l'emplacement supposé de ces ruines. Sur
le papier, tout semble coller, y compris les moindres détails des très rares
photos qui présentent les ruines dans leur environnement général. Afin de
tenter de fiabiliser ma « découverte », je prends contact avec un des
rares visiteurs ayant évoqué ces ruines sur internet et lui présente l’avancée
de mes recherches. Très gentiment, il me confirme que je ne me suis pas trompé
et me demande de ne pas divulguer la position de ces ruines afin que les
merveilles qui s’y trouvent ne soient pas dégradées par de trop nombreuses
visites et surtout par certaines personnes dont la bêtise est sans limite.
Malheureusement, même sur ces sites très en dehors des sentiers battus, on
rencontre des dégradations. Ici, quelqu’un a trouvé bon de rajouter un trait
noir hideux autour de ce joli pictographe jaune. Quelle tristesse !
Des années après avoir ajouté ce site à ma « wish list », nous
sommes enfin sur le chemin qui nous y conduit. L’impatience est grande, mais il
nous reste un dernier écueil à éviter : nous sommes ici dans une réserve
indienne et le dernier tronçon de piste qui donne accès à ces ruines passe
juste devant une habitation. L'accueil des touristes par les indiens n'étant
pas toujours très cordial, il n'est pas impossible de se voir interdire l'accès
et d'être obligé de renoncer tout près du but. Lorsque nous arrivons à hauteur
de la maison, personne ! Nous passons donc sans problème et quelques minutes
plus tard nous sommes sur place. Plus aucun doute n'est permis, les photos
collent parfaitement à la réalité du terrain ! Il ne nous reste plus qu'à
gravir quelques dizaines de mètres pour accéder à l'alcôve qui abrite les
ruines.
Nous y sommes enfin ! Nous découvrons les ruines, plus ou moins bien
conservées, de plusieurs habitations …
… et d’une kiva.
Même si les ruines sont intéressantes, soyons honnêtes, elles n'ont
rien d'exceptionnel. Si nous tenions tant à venir ici, ce n'est pas seulement
pour les ruines, mais surtout pour les fantastiques pictographes qui sont
disséminés tout autour.
Les pictographes que l’on trouve ici sont innombrables et ils présentent
une particularité très rare ; ils possèdent six couleurs : rouge, blanc,
noir, jaune, vert et bleu. On y trouve de nombreuses représentations de personnages
plus ou moins étranges …
… et quelques animaux dont deux superbes chevaux …
... et ce qui ressemble étrangement à un chat.
A la splendeur des pictographes s'ajoute l'émotion apportée par les
centaines de mains peintes sur la paroi. Une pure merveille !
Des mains rouges (pour représenter les peuples premiers), des mains
noires (pour l'Afrique), des mains jaunes (pour l'Asie), des mains blanches
(pour le monde Occidental) et même des mains vertes (pour d'éventuels visiteurs
venus d'une autre planète). Ne serait-ce pas un site qui mériterait d'être
dédié à l'ouverture d'esprit et à la tolérance …
Nous attendions beaucoup de ce site et non seulement nous n’avons pas
été déçus, mais nous l’avons trouvé encore plus intéressant que ce que nous
pensions. A coup sûr, la découverte de ces ruines et des somptueux pictographes qui composent une véritable galerie d’art en plein air, resteront un grand
moment de notre voyage.