Jeudi 16 juin 2016 :
Ce matin le réveil est programmé de très bonne heure. Lorsque nous
quittons notre hôtel il n’est que 5h. Il fait encore nuit noire et nous avons
un peu de mal à trouver le départ de la piste qui doit nous conduire jusqu’à
Hope arch (l'arche de l'espoir) où nous avons décidé d’aller assister au lever
du soleil. Après une douzaine de kilomètres nous arrivons à l’endroit où nous
avions prévu de nous garer et nous constatons qu’une petite piste continue en
direction de l’arche. Même si elle est très étroite et plutôt sableuse, notre
4x4 passe sans problème et nous conduit à seulement quelques centaines de
mètres de l’arche. Nous avons gagné pas mal de temps et lorsque nous sommes installés
au pied de l’arche, nous avons encore une bonne demi-heure à attendre. Si nous
avions su, nous aurions pu dormir un peu plus longtemps ... Au mois de juin, il
faut vraiment être motivé si on veut voir le soleil se lever !
Dès que le premier rayon de soleil atteint Hope arch, les appareils
photos se mettent en action.
Petit à petit le soleil gagne du terrain. Chaque minute apporte un
nouvel éclairage sur cette superbe arche. Un moment magique qui dure une bonne vingtaine
de minutes.
Encore quelques secondes et l’ouverture de l’arche sera entièrement
dans le soleil.
Cette fois c’est fait ! L’ombre a définitivement perdu son
combat. Mais seulement jusqu’à ce soir …
Je suis sûr que certains d’entre vous se demandent quelles sont
les dimensions de cette arche. A votre avis ? Comme il est possible de
monter au niveau de l'ouverture de l'arche, c'est une bonne occasion de donner
une échelle sur les photos.
Alors, combien ? Allez, je vous le dis, l’ouverture de Hope arch
fait 20 mètres de largeur pour 21 mètres de hauteur. Un beau morceau !
La montée jusqu’à l’ouverture de l’arche est aussi l'occasion de faire
une photo originale avec l'ombre de l'arche sur le massif rocheux situé sur le
côté ouest.
Maintenant qu’elle est entièrement dans la lumière et bien mise en
valeur par la douceur du soleil levant, Hope arch est superbe.
Cela fait déjà une heure et demie que les premiers rayons de soleil
ont atteint Hope arch et nous n’arrivons toujours pas à nous détacher de ce
spectacle hypnotique. Nous devons nous faire violence pour arriver à lui
tourner le dos et retourner jusqu’à notre 4x4. Allez une dernière photo
souvenir et nous partons.
Sa forme de cœur, son élégance et sa délicatesse font de Hope arch une
des plus belles arches que nous ayons vue dans l'ouest américain. Et pourtant
des arches, nous en avons vu quelques-unes !
Notre deuxième visite de la journée a pour nous un petit goût de
revanche. Il y a deux ans nous n'avions pas pu accéder à des ruines situées
dans les environs de Bluff, la faute à un tronçon de piste particulièrement
sableux. Étant de nature un peu têtus, nous décidons de retenter notre chance
aujourd'hui. Suite à notre séjour de l'hiver dernier, notre expérience des
pistes sableuses ayant largement progressé (http://mjm-nosvoyages.blogspot.fr/2015/12/retour-de-white-pocket.html),
peut-être réussirons nous à passer cette fois-ci. C'est parti et après un peu
moins d'un mile, nous arrivons au passage redouté. Le sable est toujours
présent et la situation ne s'est pas améliorée. Après avoir fait le point, nous
décidons de tenter notre chance en appliquant la fameuse technique du « je
prends de l'élan et je passe à fond quoi qu'il arrive ». La voiture se
comporte très bien et nous passons l'obstacle avec une facilité déconcertante.
Cette fois la piste de la Snake House ruins s'ouvre à nous pour de
bon. Mais nous déchantons vite. Après quelques miles nous arrivons au pied
d'une colline, où, sur quelques dizaines de mètres la piste devient très
difficile et présente des passages rocheux qui nous inquiètent très fortement.
Il serait plus prudent de faire demi-tour, mais renoncer pour la deuxième fois serait
trop frustrant. Après analyse du terrain, nous nous convainquons qu'il y a peut-être
moyen de se frayer un passage et de passer sans dégâts. Tout doucement, nous
parvenons à franchir l'obstacle, un des plus compliqués que nous ayons eu
l'occasion de rencontrer.
Les photos ont été faites lors du retour (à la descente) car à l'aller
le stress d'abîmer la voiture a pris le pas sur l’envie de faire des photos
(pour rappel, nous ne sommes pas assurés pour la conduite sur piste).
En dehors de ce secteur rocheux, il y a quelques autres passages
délicats à négocier (passages acrobatiques, dénivelés vertigineux, poches de
sable, traversées de cours d'eau à sec, ...), mais rien de très difficile.
Après une bonne demi-heure de conduite éprouvante pour les nerfs, nous
arrivons enfin aux ruines de la Snake House. Celles-là, nous les avons bien méritées !
Nous commençons notre visite en explorant quelques petits greniers situés sur
le côté gauche des ruines principales.
C’est maintenant le tour des ruines principales de la Snake House.
On vous emmène à l’intérieur ?
Les ruines sont plutôt bien préservées, même si elles ne sont pas
exceptionnelles, elles comprennent encore quelques constructions à deux étages.
Un petit tour à l’intérieur des habitations à deux étages.
Les Snake House ruins doivent leur nom (la maison du serpent) à un
pétroglyphe situé juste au-dessus des constructions.
En cherchant bien, on trouve même un second pétroglyphe mettant en
scène un serpent.
Et devinez ce qui nous passe sous le nez au moment où nous quittons
les ruines ? Un serpent, très fin, d'environ deux mètres de longueur. Pour
nous, les Snake House ruins méritent vraiment leur nom.
Nous poursuivons un peu plus loin sur la piste pour aller jusqu'au Butler
wash panel, un immense ensemble de pétroglyphes. La piste est beaucoup plus
facile mais elle s'enfonce dans une espèce de forêt vierge. Nous nous rendrons
compte un peu plus tard que notre voiture n’a pas du tout apprécié ce tronçon
de piste et qu’elle a récolté de très nombreuses rayures plus ou moins
profondes !
Les pétroglyphes du Butler wash panel s'étendent sur une centaine de
mètres. La roche de la falaise où ils sont gravés est recouverte d'une patine
noire qui brille au soleil. Il est donc très difficile de bien percevoir les
pétroglyphes, même si on se rend compte qu'il s'agit d'un très bel ensemble.
Question photos, c'est encore pire !
Au Butler wash panel nous dominons la San Juan river et la vue est
plutôt sympa.
Maintenant que nous sommes arrivés au bout de la piste, il est temps de
faire demi-tour et de rejoindre le bitume. Nous n'avons que dix kilomètres à parcourir,
mais il nous faudra tout de même une grosse demi-heure. Sur la route qui nous
conduit à Farmington nous faisons un petit arrêt à Shiprock, une montagne
sacrée pour les indiens Navajos. La lumière est horrible (très dure) et un
voile de brume de chaleur enveloppe la région. Nous ne faisons même pas une
photo !
Avant de rejoindre notre hôtel, nous faisons quelques courses en vue
du camping de demain. Ce soir nous dînons au Tequilas restaurant. Très bonne
cuisine mexicaine.