Samedi 25 juin 2016 :
Notre séjour dans l'ouest des
Etats-Unis s'est en partie décidé lorsque nous avons trouvé des vols à prix
très correct pour Denver. Avec la capitale de l’état du Colorado comme base
d'arrivée puis de départ, notre aire de visite se trouvait alors un peu décalée
côté est par rapport à nos précédents séjours. Nous en avons donc profité pour
découvrir certains sites que nous n'avions pas encore visités, notamment au
Nouveau-Mexique, dont le superbe parc de White Sands. C'était également
l'opportunité pour nous de découvrir un peu (un tout petit peu !) le
Colorado, un état que nous apprécions moins (nous n'y retrouvons pas les
paysages typiques que nous adorons tant), mais qui a tout de même de très beaux
sites à offrir. En tout début de séjour nous sommes aussi allés au parc national
de Great Sand Dunes, une autre très belle découverte. Pour notre retour sur
Denver, auquel nous consacrerons deux journées, nous avons décidé de rendre
visite à deux icônes emblématiques du Colorado.
Celle que nous découvrirons
aujourd'hui est à environ deux heures et demie de Grand Junction. Nous avions
décidé de nous reposer un peu et de partir un peu plus tard, mais pas moyen,
nous sommes réveillés de bonne heure et même en prenant notre temps, à 7h30
nous sommes déjà sur la route.
Lorsque nous approchons de
notre destination, Marble, la route aborde les montagnes du Colorado. Nous
montons jusqu'à 2 671 mètres d'altitude. Les paysages ne sont pas
extraordinaires, mais cela change de ce que nous avons vu jusqu'à maintenant.
Et la fraîcheur, quel bonheur !
Nous arrivons à Marble, une
petite bourgade isolée au milieu des montagnes. Après avoir traversé cette
petite ville, il ne nous reste plus que deux kilomètres de piste à faire avant
d’atteindre le début de la randonnée. Deux kilomètres ce n’est pas grand-chose,
mais la piste n’est pas facile : en forte montée, avec de nombreux cailloux
de toutes tailles et très peu d'endroits où il est possible de se croiser. Mais
pas question de faire ce tronçon à pied car cela rajouterait près de 300 mètres
de dénivelé à une randonnée qui en compte déjà pas mal. En faisant attention la
piste se fait sans trop de problèmes, mais ce n'est pas évident, et il y a pas
mal de possibilités pour abîmer plus ou moins sérieusement une voiture. Inutile
de tenter l’expérience sans un SUV avec une garde au sol correcte.
Arrivés au parking, nous
cassons une petite croûte et c'est parti pour six kilomètres le long d'une
piste réservée aux vrais 4x4 et aux conducteurs aguerris.
Nous sommes régulièrement
dépassés par des véhicules adaptés à ce type de terrain : 4x4 de toutes
tailles, buggys (qu’il est possible de louer pour la journée à Marble) et
quads. Plus surprenant, nous partageons quasiment toute notre randonnée avec
deux jeunes équipés d’une Subaru que l’on n’imaginerait pas pouvoir passer par
là. Il faut préciser qu’elle est loin d’être récente et dans un état qui
démontre que son propriétaire lui en a déjà fait voir de toutes les couleurs.
Cet étonnant équipage fait de très nombreux arrêts pour évaluer l’état du
terrain et analyser comment il sera possible de négocier les différents
obstacles. A notre très grande surprise, ils arriveront tout de même jusqu’au
bout, mais à une vitesse moyenne à peine plus élevée que la nôtre ! Nous
n’avons qu’un seul reproche à leur faire : dommage de s’être tapé autant
d’heures de conduite (aller et retour) pour n’être même pas resté dix minutes à
destination.
Régulière, bien tracée et avec
des températures autour de 20 degrés, la randonnée n'est pas très difficile,
c'est même presque de la rigolade. Elle est même assez intéressante car elle
suit, de plus ou moins près, un torrent dont les eaux sont gonflées par la fonte
des neiges, la Crystal creek.
Seul désagrément, en ce
samedi, la piste est quand même pas mal circulée (trop !) par les quads, buggys
et autres 4x4 plus ou moins surdimensionnés. A la longue cela devient
franchement pénible, surtout quand on a à faire à des « c…nards » qui
seraient prêts à nous écraser si nous tardions un peu trop à nous écarter. Heureusement,
ce n’est pas le cas de tous ces visiteurs motorisés, et la plupart sont plutôt
très sympas.
Quelques centaines de mètres
avant d'arriver à notre destination finale, le ciel se couvre d’un seul coup …
… et trois minutes plus tard,
nous nous retrouvons au cœur d’un violent orage. La pluie est glaciale et en
quelques secondes nous sommes trempés. Nous nous abritons sous un arbuste
(aucun risque il y a de grands sapins tout autour pour nous servir de
paratonnerre) et patientons un petit quart d'heure le temps que cela se calme.
Avec le retour rapide du
soleil nous reprenons notre randonnée qui nous conduit rapidement jusqu'à
Crystal Mill.
Crystal Mill est une construction datant de 1893 utilisée pour
alimenter en énergie un compresseur d’air qui servait à faire fonctionner une
foreuse nécessaire à l’exploitation d’une mine d’argent voisine. A l’époque,
l’eau était retenue par un barrage puis canalisée vers l’ « espèce » d’échelle
de bois qui était équipée d’une roue. Le mouvement de cette route permettait de
créer l’énergie nécessaire au fonctionnement du compresseur. Crystal Mill a été
abandonnée en 1917; elle est aujourd’hui classée sur la liste des monuments historiques.
Le site de Crystal Mill est vraiment impressionnant lorsque l’on est
au niveau de l’eau. Mais depuis le haut, à proximité immédiate des eaux
rugissantes de la Crystal creek, ce n’est pas mal non plus !
Quelques petits essais pas très concluants avec un nouveau jouet (un
filtre pause longue) …
… et après avoir profité pendant près d’une heure et demie de Crystal
Mill et de son site enchanteur, nous prenons le chemin du retour. A l’aller,
nous ne nous étions pas vraiment rendus compte des dénivelés, mais cette
randonnée présente tout de même quelques côtes assez longues. Si nous avons
trouvé l’aller sympa, le retour devient vite barbant et nous pressons le pas
pour en finir au plus vite. L’après-midi est déjà bien avancé et nous ne
rencontrons que peu de visiteurs motorisés sur le chemin du retour. Nous
aurions bien apprécié que l’un d’eux nous propose de nous ramener, mais cela ne
sera pas le cas. Dommage !
Peu de temps avant de rejoindre notre véhicule, nous faisons une pause
sur les rives d’un petit lac charmant près duquel quelques campeurs se sont
installés pour le week-end.