Vendredi 10 novembre 2017 :
Ce matin, nous quittons notre hôtel pour une nuit. Nous partons pour un trek de deux jours dans le Nord de Kalaw. Nous laissons donc nos bagages et nous prenons le strict minimum dans nos sacs à dos pour deux jours.
Nous avons tellement apprécié les treks que nous avons faits dans le Nord du Vietnam que nous ne pouvions pas venir en Birmanie sans faire connaître cela à la "team family". Jean-Michel a longtemps réfléchi sur ce trek. Il était hors de question de suivre l’itinéraire du trek classique Kalaw/Lac Inlé car trop fréquenté par les touristes et il s’est heurté à la plupart des agences de Kalaw qui imposaient un même circuit dans les environs de Kalaw.
Renseignements pris auprès des contributeurs de forum et notamment Christophe (merci), Jean-Michel s’est intéressé au secteur situé au Nord de Kalaw qui reste à l’écart des principaux sentiers empruntés par les touristes. Les deux autres conditions qu’il a rajoutées à ses demandes :
- ne pas faire la longue montée au départ de Kalaw traversant la longue forêt de pins monotone, sans grand intérêt
- dîner et coucher une nuit chez l’habitant (nous avons adoré nos soirées chez l’habitant au Vietnam).
Après avoir contacté une douzaine d’agences, seule une a pris en compte les demandes de Jean-Michel : localisation de la randonnée, longueur et niveau de difficulté, nuit chez l’habitant, départ et retour de Kalaw en véhicule. Le problème de choix ne s’est donc pas posé. Après vérification du tracé sur Google Earth nous avons accepté le devis par mail. Le patron de l’agence est venu faire le point à notre hôtel hier soir avec Jean-Michel et tout est ok.
Après un excellent petit-déjeuner, nous nous retrouvons devant la guesthouse, à 8h30 comme convenu, notre guide anglophone Ye surnommé Ye Ye. Il est d’un abord sympathique et souriant. Nous montons dans l’arrière d’un petit camion bâché pour rejoindre le point de départ de notre trek dans les environs du village de Myin Ka, à environ 20 minutes. La bonne humeur règne déjà dans le tuk-tuk.
Première matinée de trek
Peu après avoir débuté notre randonnée, nous rencontrons dans un champ, une famille récoltant le gingembre. C'est la pleine saison de la récolte. Ye Ye nous donne quelques explications sur ce rhizome que nous goûtons.
Dans un autre champ, des birmanes récoltent le taro.
Le taro, qui serait originaire de Birmanie, est une plante à feuillage décoratif mais c'est aussi un légume. Cette plante est considérée par certains comme une plante ornementale tandis que d'autres y voient un légume riche en fibres. En France, c'est plutôt une plante ornementale tandis que dans les zones tropicales on consomme ses tubercules mais aussi ses feuilles.
Puis nous arrivons sur d’immenses plantations de choux, très bien dessinées.
Les bordures de chemin sont très fleuries. On y trouve entre autres des œillets d’Inde et des cosmos.
Devant une maison d’habitation, sur un arbre, il y a de superbes orchidées mauves.
Quelques habitations, temples, pagodes, buffles, de belles rencontres…
Notre marche se fait au cœur d’un patchwork composé d’un mélange de paysages naturels et de paysages façonnés par l'homme. Çà et là nous côtoyons des agriculteurs en plein travail toujours avec le sourire et qui ont l’air aussi content que nous de ces rencontres éphémères.
Les cultures que nous découvrons au cours de cette matinée sont très variées. Nous avons réussi à identifier : gingembre, taro, chou vert, chou moutarde, tomate, christophine, soja, piment, riz, papaye, poire, avocat… Et à partir d’une certaine altitude : orange, citron, thé, café. J’en oublie certainement !
Nous rencontrons des paysans qui récoltent les oranges. L’orangeraie est cultivé jusqu’en bas du côteau et ils doivent remonter sur leur dos les panières remplies d’oranges.
Nous arrivons à un monastère. Un moine d’une trentaine d’années s’amuse avec un cerf-volant. Nous restons un moment avec lui, il montre à Laurent comment s’en servir, le lui prête et s’en va trop content semble-t-il de s’en débarrasser. Il va discuter avec deux autres moines qui viennent d’arriver en moto et il va falloir que nous insistions pour lui rendre son bien. Bizarre !
A côté du monastère se trouve une école comprenant deux classes. Les enfants sont en plein travail, nous restons discrets pour ne pas les déranger et prenons quelques photos par la fenêtre.
Au fur et à mesure que nous montons, le paysage devient différent. Nous sommes maintenant dans une magnifique forêt, puis dans les champs d’oranges, citrons, thé, café…
Nous avons droit à une petite averse qui ne va pas durer.
Nous arrivons au col après avoir pensé y arriver à plusieurs reprises ! La vue sur les montagnes avec de nombreuses nuances de vert est superbe.
Le panorama sur le petit village de Pain Ne Pin dans lequel nous allons nous arrêter pour déjeuner, est sublime.
Lorsque nous pénétrons dans le village et que nous passons devant l’école la sonnerie retentit. Il est midi. Les enfants et les jeunes moines sortent de l’école comme des « petits fous ». Ils courent, ils crient, ils jouent, ils rient... Nous devenons leurs « copains » de jeu. J’invente le jeu du « tape dans ma main » qui va faire fureur après quelques minutes, en arrivant dans le bas du village. Les parties sont endiablées et les rigolades sans fin. Que du bonheur !
Après ce beau moment de partage avec les enfants de Pain Ne Pin, Ye Ye nous conduit dans une maison pour le déjeuner. Nous n’échappons pas à un violent orage vers 13 h et encore une fois nous avons de la chance d’être à l’abri. Notre guide nous a préparé un délicieux repas et nous avons même droit à trente minutes de repos en attendant que le déluge s’arrête.
Puis, nous reprenons notre randonnée.
A suivre…